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Améliorer la qualification et la motivation des jeunes grâce à des compétences clés afin de libérer leur potentiel

Crij Occitanie

Construire son parcours

 

Retour sur le projet e-STEP qui a comme objectif d'améliorer la qualification et la motivation des jeunes adultes grâce à des compétences clés afin de libérer leur potentiel.

 

 

 

 

 

Améliorer la qualification et la motivation des jeunes adultes grâce à des compétences clés afin de libérer leur potentiel

L’exemple du projet e-STEP

Que vous vient-il en premier à l’esprit lorsque vous pensez au CRIJ Occitanie ? Les offres de jobs, l’accompagnement à la recherche de logement et aux candidatures ? Autre chose ? Seriez-vous capable de citer les onze thématiques identifiées par les petits pictogrammes à l’entrée des structures de notre réseau Info Jeunes ?

Je vous l’accorde, c’est un exercice un peu difficile pour la mémoire, parfois même pour un.e conseillièr.e en Information Jeunesse aguerri.e. C’est ici que vous commencez à vous dire, « mais où veut elle en venir à la fin » ! 

Et bien aujourd’hui, je voudrais vous parler de thématiques bien moins connues du grand public, « prendre soin de soi », « entreprendre » et « apprendre à s’informer » au travers des ateliers e-STEP que nous avons inaugurés cet été et qui seront de nouveau accessibles à la rentrée. Je vous propose à présent de tester les lunettes d’un psychologue de la prévention, à défaut d’un casque VR.

Qu’est-ce e-STEP ?

e-STEP est un projet européen (programme ERASMUS+) visant à soutenir de jeunes adultes dans leur développement professionnel et personnel. Celui-ci a permis le développement d’une formation gratuite prioritairement destinée aux jeunes avec le profil suivant :

- Avec faible niveau de qualification

- Prioritairement, mais non exclusivement, avec des profils de mère célibataire et/ou de migrant

Voici ce que vous pouvez lire du projet sur notre site internet :

« e-STEP vise à améliorer et à soutenir les jeunes dans l’acquisition de compétences clés pour leur vie professionnelle et personnelle en concevant et en testant un programme de formation et de coaching tout en profitant également de l’utilisation des outils numériques et de l’apprentissage. Les compétences abordées comprendront principalement le numérique, la communication et le social, apprendre à apprendre, l’esprit d’entrepreneuriat et l’expression culturelle ».

Mais quelles bases théoriques trouvons-nous derrière cette ingénierie pédagogique ? Comment l’équipe du CRIJ Occitanie accompagne-t’-elle les jeunes vers « l’acquisition de compétences clés pour leur vie professionnelle et personnelle » ?

Accompagner les jeunes vers le développement des compétences psychosociales :

L’OMS a défini en 1993 les compétences psychosociales (CPS) comme « la capacité d’une personne à répondre avec efficacité aux exigences et aux épreuves de la vie quotidienne. C’est l’aptitude d’une personne à maintenir un état de bien-être mental, en adoptant un comportement approprié et positif à l’occasion des relations entretenues avec les autres, sa propre culture et son environnement ».

Ces compétences, essentielles et transculturelles, sont étroitement liées à l’estime de soi et aux compétences relationnelles. L’OMS en identifie dix principales, qui vont par deux :

 - Savoir résoudre les problèmes/Savoir prendre des décisions

 - Avoir une pensée critique/Avoir une pensée créatrice

 - Savoir communiquer efficacement/Etre habile dans les relations interpersonnelles

 - Avoir conscience de soi/Avoir de l’empathie pour les autres

 - Savoir gérer son stress/Savoir gérer ses émotions

Elles sont désormais classées en 3 sous catégories :

Voici un petit schéma pour ne pas vous perdre.

Tableau extrait de La santé en action, n° 431, mars 2015, page 11

Pourquoi intégrer le développement des compétences psychosociales au sein d’un projet comme e-STEP ?

Premièrement « répondre aux besoins de jeunes » : c’est suite à plusieurs focus group avec les jeunes dans le cadre de projets européens que nous avons identifiés, grâce à eux, le besoin d’améliorer ces compétences clés nécessaires à leur autonomie.

Deuxièmement « il vaut mieux prévenir que guérir » : cela nous permet de faire de la prévention primaire en favorisant le bien-être et la santé globale des jeunes qui participent à nos ateliers.

Cela contribue ainsi à développer par la même occasion l'empowerment (l’autonomisation) des participants. Permettre « l’accès à l’autonomie des jeunes » étant l’objectif ultime du réseau Information jeunesse, nous y voilà !

Le développement de ces compétences en pratique :

En pratique, e-STEP c’est huit ateliers :

- Atelier 1 « Parce que je le vaux bien » - 3h : cet atelier permet de développer les compétences sociales. Les jeunes sont accompagnés à réfléchir sur  leurs compétences, leurs qualités et comment les valoriser. Nous y abordons également l’estime de soi et la confiance en soi qui sont des compétences émotionnelles (auto-évaluation et autorégulation).

- Atelier 2 « Objectif Emploi » - 3h : cet atelier permet de développer les compétences sociales en termes de communication verbale et non-verbale ainsi que de coopération. Les participants y travaillent la présentation et l’affirmation de soi ainsi que la gestion des conflits. Nous proposons également un jeu qui leur permet de mieux identifier les structures ressources du territoire par thématiques.

 - Atelier 3 « A chaque problème, sa solution » - 3h : cet atelier permet d’outiller les jeunes pour résoudre les problèmes et prendre plus facilement des décisions.

- Atelier 4 « La positive attitude » - 3h : nous abordons ici la gestion des émotions et du stress en partant des mécanismes du stress et en proposant ensuite de la mise en pratique pour que les jeunes puissent sélectionner les méthodes qui leur conviennent le mieux.

- Atelier 5 « J’impulse mon changement » - 3h : dans cet atelier nous utilisons « la stratégie Walt Disney » pour faire émerger des objectifs de vie et/ou professionnels. Cela permet grâce à un échange collectif de vérifier les aspects réalistes et irréalistes du projet pour y apporter des solutions. Cela permet de développer petit à petit l’esprit d’entrepreneuriat.

- Atelier 6 « En avant pour le show » - 6h  et 3h : cet atelier permet d’aborder de manière transversale les compétences sociales, cognitives et émotionnelles. Il est pensé comme une clôture des cinq premiers ateliers et une expérimentation des compétences acquises lors des premières semaines. Il s’agit de mettre en place avec les participants un atelier de streaming et de développer leurs compétences numériques par la même occasion. Nous définissons ensemble le ou les projets de streaming (présentation de jeux, tournois…), nous abordons ensuite les techniques de streaming et le matériel nécessaire jusqu’à la dernière étape qui est la diffusion de stream.

- Atelier 7 « Booster sa mémoire » - 2h30 : lors de cet atelier, les participants découvrent des techniques pour leur permettre de mémoriser plus facilement. Ils échangent sur le fonctionnement de la mémoire, ainsi que des astuces simples pour améliorer sa concentration. 

- Atelier 8 « Sensibilisation culturelle » - 3h : il s'agit d’échanger et de découvrir de nouvelles cultures, être sensibilisé aux discriminations et comprendre comment celles-ci peuvent impacter dans le monde du travail.

Une posture spécifique pour le ou les intervenants :

Sur ce point, Lorie, conseillère en Information Jeunesse, nous apporte quelques points d’éclairage : « il est important de bien connaitre le profil de chaque participant pour adapter ces séances. Soit car ils ont déjà bénéficié de nos services et nous avons identifié avec eux des besoins. Soit, si cela n’est pas le cas, en s’assurant de prendre le temps d’échanger en amont avec eux pour les accompagner au mieux. Dans cette idée, nous proposons au début de chaque atelier un jeu brise-glace pour favoriser la cohésion du groupe et l’interconnaissance des participants. Cela est facilitant pour les personnes les plus réservées. La posture de l’intervenant est également primordiale, il faudra parfois se positionner comme :

- Un « Intervenant expert » : proposer des apports théoriques ;

- Un « Intervenant facilitateur » : positionnement à égalité avec les participants, bienveillance, écoute…

 - Ou un « Intervenant animateur » : faire avec les participants et être vigilant par rapport à la dynamique de groupe et laisser la place aux échanges.

Ainsi, il me semble que les apports d’informations et de connaissances sont importants mais aussi le « faire faire » avec de la mise en pratique pour une mise en application plus facile pour les jeunes ». 

Pour conclure, un témoignage :

Après l’expérimentation de la première version des ateliers en juillet dernier (8 participants) et avant la future session de septembre prochain, voici un témoignage :

MJ (entretien téléphonique du 06/08/2021) : « je me suis inscrit à tous les ateliers par curiosité et lors du premier atelier nous avons vu une vidéo, je ne me souviens plus de l’auteur, mais grâce à cette vidéo j’ai pu identifier mon problème ou une ébauche de ce que cela pouvait être. Je me suis reconnu dans la vidéo et dans le manque de confiance en soi. A partir de ce moment-là, j’ai décidé de poursuivre sur ces pistes et d’en comprendre davantage sur la confiance en soi. Les ateliers en collectif étaient comme une évidence, pour avoir des points de vue alternatifs aux problèmes et mieux se situer.

Au départ les contenus ne me semblaient pas évident car j’ai raté un atelier et j’étais un peu perdu. Je ne voyais pas le lien entre certains ateliers et la confiance en soi.  Mais ensuite j’ai compris que tous les petits enseignements autour avaient le but de faire augmenter notre confiance en nous.

C’était très intéressant. Le fait que ces ateliers aient cette approche puzzle permet de découvrir plus de choses…davantage que la définition de la confiance en soi. Cela donne plus de pistes sur ce que nous devons retravailler ensuite en individuel.

Je pense que tout avait son importance, il n’y avait rien de superflu. Tout était clair et concis. Les outils étaient bien expliqués. Par rapport à la prise de décision, j’ai acquis beaucoup de compétences, j’ai appris à plus la structurer avec une méthode claire et concise et j’arrive à l’appliquer au quotidien. Cela m’aide, je suis plus confiant dans ma prise de décision. Cela fait que je suis plus confiant en général. J’ai acquis beaucoup d’outils, comme ceux pour la gestion du stress. Les interactions et les jeux au début des ateliers permettent de mieux comprendre. C’est comme une application des outils de la communication.

Le format de ces ateliers permet une approche différente, plus pertinente et plus experte, face à une approche plus individuelle. Cela en fait d’excellentes bases sur lesquels construire un travail personnel. Je pense que cela conclu assez bien tout le reste ».

 


Publié le 6 août